Centrale d’enrobés dans le Tarn : Montredon-Labessonnié n’en veut pas
Le Journal Toulousain - 23 juillet 2024
La création d’une centrale d’enrobés de Terre-de-Bancalié, dans le Tarn, fait toujours débat, mais à Montredon-Labessonnié, les élus n’en veulent pas. En effet, un projet de « remise en état » de la carrière de Peyrebrune, située sur la commune tarnaise, prévoit d’installer une « future installation technique industrielle (ICPE) », qui s’avère être une centrale d’enrobage. Mais après la mobilisation du collectif Stop Enrobés 81 contre cet aménagement, c’est désormais au tour de la Mairie d’émettre un avis défavorable sur le plan de remise en état des carrières, tel qu’il est proposé par la SAS Peyrebrune.
Vendredi 12 juillet, le Conseil municipal de Montredon-Labessonnié s’est réuni pour délibérer sur la demande de la société des Carrières de Peyrebrune (Carrières Malet) concernant un projet de « remise en état » de la carrière éponyme, incluant l’installation d’une centrale d’enrobés bitumeux. La séance du Conseil municipal a débuté à 20h30, sous la présidence du maire, Jean-Paul Chamayou. Parmi les points à l’ordre du jour, la demande de la société des Carrières de Peyrebrune était particulièrement attendue. Après un débat et un vote à bulletin secret, les élus ont rendu un avis défavorable à ce projet. Sur les 17 élus présents (incluant deux procurations), 11 ont voté contre le projet, et 6 ont voté pour.
Les élus de Montredon-Labessonnié ne veulent pas de centrale d’enrobés
Selon les membres du collectif Stop Enrobés 81, un bref débat a eu lieu, tournant autour de plusieurs sujets de discussion. Les opposants racontent. Ils expliquent alors que tout d’abord, les élus ont souligné le caractère « paradoxal » de la demande de la société des Carrières de Peyrebrune. Le collectif indique que le contrat initial stipulait que l’exploitation de la carrière devait s’accompagner d’une remise en état écologique complète des 28 hectares concernés, une fois l’exploitation terminée en 2038. Or, la création d’une centrale d’enrobés irait à l’encontre de cet engagement en introduisant « une installation industrielle polluante, qui affecterait le milieu et la biodiversité ».
En deuxième point, le Conseil municipal a remarqué que l’impact principal de cette centrale ne toucherait pas directement Montredon-Labessonnié mais le village voisin de Lafenasse. Le collectif rapporte : « Or les habitants de Lafenasse ont récemment adressé au Conseil municipal un courrier pour faire savoir qu’ils étaient opposés au projet de nouvelle centrale. Il serait malvenu pour le Montredon-Labessonnié, est-il observé, de ne pas tenir compte de leur point de vue. » Pour rappel, les carrières de Peyrebrune se situent à seulement un kilomètre de l’usine déjà existante “Tarn enrobés”.
Enfin, le caractère quasi-irréversible de l’installation d’une centrale d’enrobés a également été un point crucial. En effet, selon les opposants : « Si la centrale était implantée, il serait impossible de faire machine arrière. La nouvelle usine utiliserait en outre jusqu’à 60% de fraisât (déchets issus du rabotage des routes, qui contiennent des résidus de pneus, d’huile, etc.), ce qui pourrait être source d’une pollution accrue. »
Le collectif Stop Enrobés 81, qui se mobilise depuis plusieurs mois contre cette initiative, se félicite de cette prise de position qui complique la poursuite du projet par la société des Carrières de Peyrebrune.