Usine à bitume pour construire les routes : des mesures de pollution concluent à l'absence d'impact sanitaire, des riverains offusqués
France 3 Occitanie - 13 septembre 2025
L’usine d’enrobés de Terre-de-Bancalié dans le Tarn est placée « sous surveillance » depuis la fin 2023. Des mesures de polluants ont été lancées afin de contrôler les émissions atmosphériques. Et les derniers résultats présentés indiquent que la centrale n’a pas d’impact sanitaire.
Après une première campagne réalisée à l’été 2024 qui n’avait rien révélé d’anormal, de nouvelles mesures ont été réalisées cet hiver 2025 autour de la centrale Tarn Enrobés sur la commune de Terre-de-Bancalié. Les résultats confirment l’absence d’impact sanitaire de l’usine. Les militants du collectif Stop Enrobés 81 sont plus que dubitatifs.
« Valeurs mesurées nettement en dessous des seuils sanitaires »
L’usine à bitume, comme l’appellent les militants écologistes, est suspectée de polluer la vie des riverains de la centrale de Lafenasse. Odeurs nauséabondes, fumées invasives… Après plusieurs plaintes, la préfecture du Tarn avait annoncé en novembre 2023 la mise en place d’un plan de surveillance des émissions atmosphériques de la centrale exploitée par Tarn Enrobés.
« Une campagne de mesures de six polluants a été conduite en 2024 et 2025 sur huit points de contrôle autour de la centrale par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques« , indiquent les services de l’État. Une première vague de prélèvements a été réalisée durant quatre semaines à l’été 2024. Puis une seconde à l’hiver 2025.
« Toutes les valeurs mesurées se situent nettement en dessous des seuils sanitaires de référence. Les conclusions de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques pour les deux campagnes sont identiques : au regard des polluants surveillés, il n’y a pas d’impact de la centrale d’enrobage« , indique la préfecture dans un communiqué publié ce 12 septembre 2025.
Mission accomplie pour les services de l’État dont « les engagements ont tous été respectés« . Ce plan de surveillance visait également à créer un espace de dialogue, via une instance de suivi qui s’est réunie à quatre reprises. Mais la dernière réunion, début septembre, a vu le départ des représentants du collectif Stop Enrobés 81, une fois les résultats des mesures présentés.
Désarroi des riverains
Pour le collectif Stop Enrobés 81, il y a comme qui dirait tromperie sur ce contrôle des émissions atmosphériques de la centrale de Terre-de-Bancalié. Deux dispositifs de mesures auraient été mis en place, mais seul celui « livrant des résultats nettement plus favorables à l’exploitant » aurait été pris en compte.
« Les services de l’État ont conclu à l’absence de tout risque sanitaire et environnemental en lien avec l’activité centrale alors même que les mesures effectuées en sortie de cheminée dans le cadre du plan de surveillance, qui sont les seules considérées comme vraiment fiables, ont révélé des concentrations spectaculairement élevées, dans les émissions atmosphériques de la centrale, de certains polluants classés comme dangereux, voire très dangereux pour la santé des humains et pour l’environnement« , explique le collectif sur son site internet.
Désarroi et indignation des riverains de la centrale d’enrobage qui estiment ne pas avoir été entendus lors des réunions de suivi du plan de surveillance. Leurs représentants disent n’avoir été invités à y participer que « pour servir de caution à une démarche voulue par les services de l’État, dès le départ, comme favorable à l’exploitant. »
Soixante-dix riverains de la centrale de Tarn Enrobés ont signé un courrier adressé au préfet. Ils réclament « un contrôle élargi et renforcé de l’usine par le biais de son arrêté préfectoral d’autorisation datant de 1997, aujourd’hui jugé obsolète et indigent. » Une demande déjà formulée en octobre 2024, restée lettre morte, selon le collectif d’opposants aux usines à bitume.