Des riverains missionnés par le CNRS pour mesurer la pollution d’une centrale d’enrobés du Tarn

Des riverains missionnés par le CNRS pour mesurer la pollution d’une centrale d’enrobés du Tarn

Le Parisien - Julie Rimbert - 25 juillet 2024

Pendant dix-huit mois, les riverains de la centrale de Lafenasse à Terre-de-Bancalié (Tarn), aidés par les scientifiques du Centre National de la Recherche Scientifique, vont analyser la pollution via les lichens et les salades des jardins.

Elle est installée sur la commune de Terre-de-Bancalié (Tarn) depuis 1988 et pourtant aucune étude environnementale n’a été menée sur son impact. Pour mieux connaître les conséquences de l’activité de la centrale d’enrobés de Lafenasse, propriété de Tarn Enrobés, l’association Au Service du vivant*, basée à Montredon-Labessonnié, vient de lancer une étude de science participative, avec l’appui du CNRS. Ce projet intervient alors qu’une nouvelle usine doit être construite au même endroit, suscitant une forte inquiétude et mobilisation des habitants.

Pendant dix-huit mois, les riverains, épaulés par les scientifiques, vont analyser la pollution sur les lichens des jardins et les salades des potagers, à proximité de la centrale. Des sociologues et des anthropologues mèneront en parallèle une enquête auprès des habitants inquiets par les répercussions sur leur environnement et leur attention à leur habitat.

Traque aux mauvaises odeurs

« Les riverains ont été formés par l’Institut Écocitoyen pour la connaissance des pollutions pour regarder leur territoire et analyser la qualité de l’air, notamment sur les lichens qui sont un bon bio-indicateur de pollution comme les métaux dégagés par la centrale, détaille Vanessa Léa, chercheuse au CNRS. Nous venons aussi d’installer une station météo pour suivre les émanations de la centrale d’enrobage et croiser ces données avec le ressenti des habitants ».

Ces derniers devront signaler les mauvaises odeurs, les fumées, les irritations de la gorge, les nausées ou encore les maux de tête pour avoir des données précises et les corréler avec celles des scientifiques. L’objectif est d’obtenir une cartographie détaillée de l’impact de la pollution de la centrale sur le territoire. Le coût de ce projet, financé par l’État, s’élève à 60 000 euros.

* l’Association loi 1901 Au Service du Vivant a pour but de contribuer au bien-être des humains, de la faune et à la préservation de l’environnement.

A ce titre elle apporte un soutien logistique aux collectifs de citoyens et citoyennes œuvrant dans  ce domaine, tel que Stop Enrobé 81.

Plus d’information sur l’association : asdv81.fr